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SOUVENIRS LYONNAIS ET DOMINICAINS 37 « A la fin du Te Deum et des autres prières, le prélat célébrant chanta l'oraison du Bienheureux, après quoy, estant monté sur le plus haut degré de l'autel, il encensa son image, puis il alla avec ceux qui l'assistoient se revêtir des habits pontificaux afin de célébrer la messe. « Cependant on distribua à chacun des cardinaux présents à la cérémonie un petit récit delà vie du Bienheureux avec son image, imprimez sur du salin enrichis d'une broderie d'or et d'argent ; et d'autresfiguresavec de pareils récits imprimez sur une étoffe de soye furent aussy donnés aux consulteurs de la Congrégation et aux chanoines de l'église de Saint-Pierre, ainsy qu'aux bénéficiers et à tous les autres du clergé ; ensuite de quoy la messe fut commencée... « Depuis le matin jusques bien avant dans la nuit, il y eut une foule prodigieuse de dévots, qui rendirent leurs devoirs au Bienheureux, dont l'image estait exposée à leur véné- ration. Sa Sainteté, pour animer leur piété par son exemple, alla signaler la sienne en la visite de ladite église et de son image, accompagnée de quantité de prélats et de princes à cheval en très bel ordre, etc., etc. ( i ) . » Les passages soulignés de ce récit montrent la place de choix, que l'image du Saint occupe durant les fêtes officielles de béatification. Pour la canonisation on observe à peu près le même cérémonial. Dès lors, il est assez facile de comprendre pour- quoi, le 29 août 1711, le Rme Père Antonin Cloche, Maître général des Frères-Prêcheurs, écrivait au Frère Jean André : « Je suis bien aise que vous finissiez le tableau du Bienheu- reux Pie V (2). » A cette date on prévoyait comme pro- (i)La Vie du B. Pie V, par le R. P . Feuillet, Paris, 1674. (2) Ch. Marionneau, Frère André, etc., page 14.