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                 LETTRES DE SAINT-ÉTIENNE                 357

c'est-à-dire pour tout ce qui est divin. Le servir, en s'occu-
pant sans cesse de choses bonnes et utiles ; en produisant
du bien, par tous les moyens qui nous sont donnés : par
nos actes, par nos paroles, dans toutes les occasions et à
tous les moments. Il ne doit pas y avoir dans notre vie un
seul instant où nous ne cherchions ou à connaître quelque
chose, quelqu'une des œuvres de Dieu ; ou à aimer, c'est-
à-dire, à mieux éprouver quelque sentiment juste et rai-
sonnable pour tout ce qui est aimable ; ou à agir, à faire
quelque œuvre utile à nous-mêmes ou aux autres. C'est là,
la condition de la récompense, et aussi la condition du
bonheur. Dans une vie passée ainsi, il n'y a pas place pour
la rêverie, ni par conséquent pour ces vagues tristesses qui
ne sont que des tentations.
   Cela répond, mon ami, à ces craintes d'ennuis présents,
dont tu me parles d'abord. Tu n'as là personne pour t'amu-
ser, et tes occupations ordinaires sont interrompues ; mais
n'y a-t-il donc rien qui puisse t'intéresser autour de toi, et
occuper dignement ta pensée ? Tu es malade, et jl faut te
reposer ; mais il y a mille occupations charmantes qui en te
délassant t'amuseraient utilement.
   i° Tu as du papier et des crayons, dessine la maison, le
premier arbre venu, la vache, le petit garçon, n'importe
quoi : en voilà pour deux ou trois heures, et si tu veux
refaire pour faire mieux, si tu t'appliques, ton coup d'Å“il
en deviendra plus juste, qualité précieuse dans tous les
états.
   2 0 Fais collection de tous les insectes qui se trouvent
dans cette saison de l'année aux alentours d'Irigny. Observe
leurs différences de formes ; classe-les suivant les ressem-
blances. Quand tu les as vivants, observe leurs mœurs.
Essaie-toi à les décrire en français d'une manière intelli-