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358 : HENRI HIGXARD gible et précise. Fais-en l'anatomie et rends-toi compte des diverses parties de leur corps et de leur diverse importance (les unes sont indispensables à la vie, les autres non, etc.). 3 0 Un travail semblable des plantes, etc. 4 0 Trace des plans de la maison, du jardin, du village, fais le géomètre arpenteur. Tu ne réussiras pas du premier coup, et cela te forcera à revenir sur tes notions de géomé- trie. 5 0 Invente et écris une petite histoire, un petit roman. 6° Donne des répétitions de lecture.au petit Falcoz. 7° Réfléchis sur tes connaissances, sur tes idées de toute espèce. Interroge-toi à propos de tout, pour bien constater ce que tu sais et ce que tu ignores. Ce sera une philosophie pratique très utile.. 8° Enfin, mon ami, et ce sera servir, étudies-toi à te ren- dre agréable à toutes les personnes qui t'entourent ; à ma mère surtout. Cherche des moyens de l'égayer; raconte-lui des histoires. Fais-lui part de tout ce que tu remarqueras d'intéressant ou de plaisant, etc. Je ne te donne que des indications, mon cher ami, mais l'heure presse. Je voudrais te: bien prémunir contre cet ennui, contre ces tristesses qui sont choses mauvaises. Tout se réduit à te dire : Occupe-toi, crée-toi des occupations; et tout homme intelligent n'en doit jamais manquer. C'était bon pour nos pères qui, ouvriers toute leur vie, n'avaient pas été.initiés comme nous à la vie de la pensée. Un homme instruit est coupable quand il s'ennuie : il ne se sert pas des ressources que Dieu a mises à sa portée, il dédaigne les dons les plus précieux de la divinité. Adieu, je t'embrasse bien tendrement. Tu as raison de dire que je suis ton seul ami ; non que d'autres ne puissent t'aimer, mais jamais ils ne t'aimeront autant que moi.