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3l8 FÉODALITÉ ET VASSALITÉ faibles.- Elle tâcha d'élever sa pensée et ses actions. Elle lui traça une carrière nouvelle, un but toujours noble. La Poésie (progrès des âges grossiers) la chanta et l'idéa- lisa. Elle appuya l'action de l'Eglise et la corrobora. Les faits ne répondaient pas à ces enseignements. Ils démentaient les serments prêtés à l'autel. Mieux vaut pour- ant une mauvaise action qu'un mauvais principe. Or, ici, le principe était bon. Il y avait lutte entre la théorie et la pratique, et cela était déjà un progrès véritable. La pensée morale s'élevait. ' La chevalerie ne formait pas une classe à part. C'était une dignité féodale que recevaient presque tous les posses- seurs de fiefs à un certain âge et sous certaines conditions. Cette chevalerie religieuse et poétique ne dura pas long- temps. Elle était en pleine décadence au xue siècle. Mais elle n'était pas morte. Elle avait enfanté les Templiers, les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, les Chevaliers teuto- niques. Elle commençait même à donner naissance aux ordres conventuels. B. — LE VILLAGE FÉODAL ET SES HABITANTS En quittant le châtelain pour la population qui vit sur ses terres et cultive ses domaines, on la trouve exposée à des périls continuels, à des vicissitudes sans fin. Aussi sa con- dition paraît-elle stationnaire dans la marche de la civili- sation. Examinons brièvement quel fut l'état de la population agricole en Gaule souslesRomains, danslesiv e etv'siècles. Voyons ensuite quels changements y apportèrent l'inva- sion et la féodalité.