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LA. COMPLAINTE 269 En revanche, l'attentat de Damien sur la personne de Louis XV, avait permis à des poètes d'occasion de pousser la louange jusqu'à l'hyperbole. Les Affiches de Lyon, — année 17s7, — insèrent ces quatre vers à l'adresse du régicide : Non, non, ce monstre, ce parjure, N'a ni complice, ni parti, Il est le seul dans la nature Dont Louis ne fut pas chéri. Dans le numéro du 2 mars 1757, des mêmes Affiches de Lyon, je trouve sous ce titre : Stances irrégulières sur l'assassinat commis sur la personne de Louis XV, des vers que je tiens à citer, ne serait-ce qu'à titre de curiosité littéraire et... psychologique. Je ne crois pas que l'adulation ait jamais été poussée aussi loin : Les Stances sont précédées de l'avis suivant : « Un jeune homme d'Arras, que l'horreur seule de l'attentat commis sur la personne du Roi a rendu poète, vient d'exprimer en vers les sentiments de sa Patrie, qui se reproche comme un crime d'avoir produit un monstre tel que Damien. Cette poésie est sans prétention : le jeune auteur ne veut pas être admiré, il veut être plaint; il a atteint son but s'il peut faire concevoir quelle est sa douleur et celle de ses concitoyens. » Province malheureuse et pour jamais flétrie, O ma déplorable patrie ! Quel monstre est sorti de ton sein ! Comment cacher l'horreur d'avoir donné la vie Au plus exécrable assassin î