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            DE LA ROYAUTÉ ET DES COMMUNES               239

   Deux faits naissent de ces nouveaux dons :
   Ils sont une cause de séparation pour la bande, car le
guerrier quitte son chef pour aller vivre sur sa terre.
   En second lieu, le donateur fait de constants efforts pour
reprendre le bénéfice et par son moyen s'acquérir de nou-
veaux compagnons, pendant que le donataire s'efforce, de
son côté, d'acquérir la pleine possession du beneficium et
de s'affranchir du devoir imposé.
   Montesquieu et Mably pensent que les bénéfices étaient
amovibles, temporaires, viagers ou héréditaires.
   M. Guizot réfute l'amovibilité. A moins que ces rela-
tions ne soient l'Å“uvre de la force, il n'est pas possible que
tout le droit appartienne à un seul des intéressés. Les pas-
sages cités par Montesquieu à l'appui de son opinion,
prouvent le fait mais non le droit.
   On peut en dire de même de la concession temporaire parce
que ce mode de convention n'appartient qu'à des sociétés
avancées. Les contrats à terme fixe, à conditions précises,
sont délicats et difficiles. Dans les formules de ce temps,
On ne trouve presque point de convention à terme, limitées.
   On peut regarder comme constituant une concession
temporaire le precarium (usufruit pour un temps limité) que
nous trouvons usité à cette époque, mais on ne peut consi^
dérer ce fait comme un état légal de la propriété bénéfi-
ciaire. Ce n'était qu'un accident.
   Le véritable état primitif, habituel, commun, des conces-
sions fut le viager. Ainsi le voulait la nature des relations
que les bénéfices étaient destinés à perpétuer. Le compa-
gnon n'engageait que lui-même et non pas sa famille. C'était
un bien personnel et viager.
   Dès l'origine des bénéfices, la propriété tend à devenir
héréditaire, A toutes les époques, elle atteint son but. On