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                        ANTOINE DU VERD1ER                          167

seront veus (pour l'inventaire) par ung tiers tel que Vaul-
privas vouldra le prendre, aux frais de Soubron. Rendra
ledict Soubron au sr de Vaulprivas les figures, tailles sur
boys et cuivre servant à l'impression des Hierogliphica
Pierii, Nouveau Testament et aultres, desquelles figures il est
chargé par le premier inventaire, ensemble les meubles et
ustensilles que ledict Vaulprivas lui baille, aussi spécificiés
audict inventaire. Davantage, les livres que lesdicts Soubron
et Desprez feront imprimer par cy après, et de ceux dont
ils auroient part en l'impression, pendant et durant six ans
prochains, ils seront tenus de bailler en don de chacune
sorte ung exemplaire audict sr de Vaulprivas. »
   Avec ses entreprises commerciales, la vente de ses ouvra-
ges, les gages de ses emplois, le revenu de sa terre de Val-
privas, du Verdier était-il riche ? On le croirait, à voir sa
belle maison de Lyon établie sur un grand pied, meublée
de ces splendides tapisseries de Flandre qui furent vendues
quelques années après sa mort ( i ) . Cependant, pour des
causes qui nous échappent, il paraît avoir eu à lutter contre
de vulgaires nécessités pécuniaires. Quand on le menace de
le condamner à quelques centaines d'écus d'amende pour
contravention aux ordonnances du bureau de la Santé, il
répond que, s'il avait de l'argent, il payerait d'abord ses
créanciers. En 1597, il se fait arracher par un exploit
d'huissier une misérable rente annuelle de 65 livres qu'il
devait sur sa maison de Beauregard (2). Quand on voit


   (1) Archives du Rhône, série E, titres de famille non classés (saisie
et vente des meubles de Claude du Verdier, 1605).
  (2) Ibid. Cet exploit est accompagné d'une quittance du 12 décem-
bre 1597. La rente était due à Marguerite Vidili, femme de Jean
Millieu, procureur es cours de Lyon.