Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
i66                      LE BIBLIOGRAPHE

querelle de beaux esprits, heureusement moins dangereuse
pour le repos public que les pamphlets sanglants de la Ligue.
   Péricaud (i) cite une lettre écrite de Paris, le 8 mai
1594, aux échevins de Lyon : « Ne laissez entrer pour
quelque temps dans la ville, — leur disait-on, — l'avo-
cat du Verdier, qui est icy recogneu vous avoir mys en
trouble et monopole contre le deub de sa charge et ser-
vice du roy, duquel il se dict officier. » S'il s'agit ici,
comme il est vraisemblable, d'Antoine du Verdier, et. non
de son fils Claude, le contrôleur général se serait peut-être
compromis à Lyon par l'exagération de son zèle royaliste,
et aurait été prié de s'éloigner pour quelque temps delà ville.
    Il habitait en effet Paris quelques mois plus tard, quand
il passa, le 17 janvier 1595, avec Thomas Soubron et
Moïse Desprez, libraires à Lyon, un contrat qui nous ren-
seignerait sur ses spéculations de librairie, si cet acte n'était
affreusement mutilé (2). A peine ose-t-on interpréter ces
lambeaux informes. On y voit pourtant que du Verdier
avait déjà fait d'autres traités avec Soubron, un entre autres
le 2 1 décembre 1591, « pour négocier le faict de librairie
en son nom et au proffict du Sieur de Vaulprivas. » Du
Verdier était pour Soubron un commanditaire et un
bailleur de fonds ; il lui avançait de l'argent, lui fournissait
du papier pour l'impression de certains volumes, il avait
aidé à l'installation de sa boutique, etc. Le traité de 1591
était renouvelé et modifié par celui de 1595, dont i e n e
 cite que la partie entièrementlisible : « Les papiers et livres


  (1) Notes et docum. pour servir à Vhist. de Lyon pendant la Ligue,
p. 225.
  (2) Voy. le texte de ce qui en reste ou de ce qui a pu en être lu dans
Baudrier, Bibliographie lyonnaise, première série, p. 142.