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150 M. MOUGtN RÙSAND lyonnaise, écrite, au jour le jour, depuis soixante ans, par les écrivains les plus autorisés de notre ville et des environs, il assurait la conservation des souvenirs les plus précieux de nos annales, et tous ceux, auxquels cette histoire est chère, lui en garderont une vive reconnaissance.- La cinquième série de la Revue, poursuivie pendant près de douze ans, sous sa direction, compte aujourd'hui 23 volumes, et ses fidèles souscripteurs ont pu apprécier la valeur des travaux dont il a facilité la publication. L'intérêt que M. Mougin-Rusand portait à la Revue du Lyonnais s'étendait aussi à la Société littéraire, historique et archéologique, et, malgré le travail incessant qu'exigeait la direction de son imprimerie, il aimait à participer à ses travaux, soit en assistant régulièrement à ses séances, soit en lui assurant la collaboration d'écrivains laborieux et distingués. Fils et petit-fils d'imprimeur, M. Mougin-Rusand avait apporté dans l'exercice de sa profession plus que la sûreté dû goût, il avait tenu à continuer les traditions que lui avaient léguées ses prédécesseurs et ses ancêtres. L'imprimerie Mougin-Rusand remonte, en effet, à plus de deux siècles. D'abord établie aux Halles de la Grenette, elle s'honore de compter au nombre de ses anciens posses- seurs, l'illustre Ballanche, l'hôte de Mme Récamier, l'ami de l'auteur du Génie du Christianisme et l'un des membres de l'Académie française. De l'auteur d'Antigone, elle passa successivement aux mains de M. Mathieu-Placide Rusand, l'un des imprimeurs les plus estimés et les plus connus de la ville de Lyon, au commencement de ce siècle, puis de M. Mougin, son gendre. A la mort de ce dernier, en 1853, Mme Mougin-Rusand, sa veuve, lui succéda dans la direction de cette imprimerie.