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               LETTRES DE L'ÉCOLE NORMALE                 131



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                                         Mardi 22 juin 1841.


         MES TRÈS CHERS PARENTS,


   Quoique je vous aie écrit samedi dernier par mon ami
M'Roë, je ne vous ai parlé dans cette lettre que de choses peu
importantes ne voulant pas anticiper sur cette petite fête à
laquelle nous sommes si attachés, et que, je l'espère, vous
allez célébrer avec une grande joie. Allons, bon père, vous
ne pouvez pas m'embrajser, puisque vous êtes si loin de
moi, ou plutôt que je suis si loin de vous ; donnez donc
deux baisers de plus à cette bonne mère et à ce charmant
enfant qui vous embrassent pour moi. Lisez ma lettre à
dîner, car je veux être de la partie, et qu'elle vous dise :
Votre Henry vous souhaite une bonne fête; il se réjouit
avec vous de ce que l'année s'est passée sans malheurs gra-
ves; il prie ardemment le bon Dieu quinous fait ce bonheur,
de le continuer pendant l'année qui commence; de vous
donner la santé qui, après la paix de l'âme, est le premier
des biens; d'éloigner de vous les inquiétudes trop vives,
qui sèchent le cœur; de vous garantir de l'ennui, ce ter-
rible ennemi, dont si peu d'hommes sont exempts, et dont
cependant nous pouvons nous exempter, en remplissant
sans cesse notre cœur de bonnes et utiles pensées. Voilà
mes vœux de fête ; sans doute ils seront exaucés, et l'année
prochaine à pareille époque, nous nous réjouirons encore
ensemble. Ah! que la fête sera plus douce si j'y suis en
personne !
   Unissons-nous aujourd'hui, mes chers parents, d'une