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I 32 HENRI HIGNAKD amitié plus vive que jamais; dilatons nos cœurs pour y faire entrer autant d'amour qu'ils peuvent en contenir. Cette union, cet amour, nous rendent plus sensible encore notre bonheur; ils adouciront l'amertume des jours mau- vais s'il est dans les desseins de la Providence de nous en réserver. Lorsque nous serons ensemble nous célébrerons avec une grande exactitude ces fêtes chéries, que l'admira- ble prudence de l'Eglise a instituées pour la joie des familles. Il faut un peu d'extra ces jours-là ; un petit ban- quet un peu plus somptueux que d'habitude, augmente la joie et ouvre l'âme à tous les bons sentiments. J'espère bien que vous boirez à ma santé. Rtjouissons-nous, mes bons parents, en nous aimanr, et en aimant Dieu; certai- nement cette joie est pure, et en outre elle est fertile, car elle apprend à mieux s'aimer. Il faut bien penser à nos pauvres malades. Ma tante fai- blit toujours, dimanche elle était bien abattue ; et sa maigreur est si grande qu'elle est vraiment effrayante. On voit bien qu'elle a le pressentiment de sa fin. Elle m'a dit quelques mots avec beaucoup d'amitié, et m'a chargé de bien vous embrasser pour elle ; elle est très sensible à la part que vous prenez à ses souffrances. Le médecin dit toujours la même chose ; ce corps est si robuste qu'il résistera longtemps à la maladie ; mais elle finira par l'emporter. Ce temps froid qu'il fait presque toujours ici la fatigue encore; elle ne peut pas se réchauffer. Nous avons eu quelques jours de beau temps, mais aussitôt après les brouillards et la pluie reviennent. Dimanche à deux heures, j'ai été voir M, Sauzet. Comme il n'y était pas, je commençai à lui écrire en le remerciant comme je le devais de sa bienveillance, et en le priant de favoriser nos projets. J'étais au bout de ma seconde page,