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ANTOINE DU VERDIE II9 sions lyonnaises et pour l'histoire littéraire du Lyonnais et des provinces voisines; le reste ne pouvait lui être aussi bien connu. Antoine du Verdier trouva un censeur dans son propre fils. Claude du Verdier fit imprimer en 1586, un an après la publication de la 'Bibliothèque, une Critique de presque tous les auteurs (1), d'une enfantine ineptie, où le pauvre jeune homme, avec un ton de suffisance doctorale, malmène anciens et modernes. Il veut bien convenir que l'œuvre de son père témoigne « d'assez de travail » ; mais c'est un livre de petite industrie. Si lui, Claude du Verdier, —fils respec- tueux, comme on voit, — avait osé prendre la liberté d'en remontrer à son bonhomme de père, il lui aurait donné le sage avis de ne pas imprimer ce gros volume, où il a cata- logué tant de méchants livres, « excréments des lettres », et encore des livres qui, pour la plupart, ne sont même plus en vente chez les libraires! Etait-il donc si utile de faire connaître au monde cette vanité des Français d'avoir gâté tant d'encre et de papier ? Du Verdier jugea à propos de compléter son livre par un Supplément à la Bibliothèque latine de Gesner (2), qui (1) In Auctores petie omnes censio. Lyon, B. Honorât, 1586, in-4 0 . C'est à la p. 175 qu'il parle de l'œuvre de son père. Le livre de Claude du Verdier donna lieu à une curieuse querelle littéraire que nous ne pouvons raconter ici, et pour laquelle nous renvoyons à la Défence pour l'aucteurde laCension contre VAnticaton par Pierre Brun de Vercel. Lyon, Claude Michel, 1587, in-8.°, n i pages, plus 16 p. liminaires paginées séparément, et qui contiennent vingt-six épigrammes latines, accompagnées de vignettes emblématiques. Ce livre très rare est à la la bibliothèque de Lyon. (2) Supplementum Epitomes Bibliotheca Gemerianœ. Lyon, B. Honorât, 1585, in-f». — La Bibliothèque de Gesner avait paru en 1545. L'Epî- iome de Frisius est de 1583.