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120                       LE   BIBLIOGRAPHE

parut en même temps et dans le même volume. L'Avis au
lecteur nous apprend qu'il avait depuis longtemps arrêté le
projet de compléter Gesner, et que, dans ses heures perdues,
il avait relevé jusqu'à quatre mille ouvrages qui avaient
échappé à Gesner et à ses premiers continuateurs. Mais au
moment où il allait mettre sous la presse ce supplément,
parut YEpilome de Jean-Jacques Frisius, qui rendait en
grande partie inutile le travail de du Verdier. Il a vu cepen-
dant que Frisius avait encore omis au moins quinze cents
livres latins, et cette considération le décide à donner au
public le résultat de ses recherches personnelles, soit pour
ce qui a été inconnu à Frisius, soit pour ce qui a été imprimé
depuis deux ans. Ce Supplément latin, beaucoup plus court
et bien moins important que la Bibliothèque française, est
augmenté de morceaux accessoires qui ne semblent y avoir
été admis que pour lui donner un peu plus d'ampleur.



                                  VI
                                   •
  Antoine du Verdier annonçait d'ailleurs une refonte du
Supplément, qu'il se proposait d'enrichir dans un prochain
voyage qu'il voulait faire à Venise; il promettait une
seconde édition de sa Bibliothèque; il préparait aussi une
Bibliothèque italienne, à cause, disait-il, du goût singulier
qu'il avait pour cette langue ( i ) ; plusieurs de ses ouvrages
encore manuscrits allaient être incessamment imprimés (2).
Riende tout cela n'a vu le jour. L'auteur avait quaranteans,


  (1) Supplementum, dans l'Avis au lecteur.
  (2) En particulier, la traduction des œuvres de Sénèque et l'Histoire
de Venise.