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                       LE
114                         BIBLIOGRAPHE

mythologie figurée de l'antiquité gréco-romaine, travail de
vulgarisation sans grande profondeur. Du Verdier fit impri-
mer en même temps la traduction latine du livre de Car-
tari ( i ) . ' O r , la même année encore, Etienne Michel don-
nait à Lyon une nouvelle édition de l'original italien. Il
paraît bien vraisemblable que ces trois éditions simultanées
en italien, en français et en italien, destinées à des clien-
tèles différentes, étaient une simple spéculation de librairie,
et je ne serais pas éloigné de croire que les Responces de
Tagio, publiées quatre ans auparavant, avaient été aussi une
entreprise du même genre. On verra bientôt que du Verdier
fut mêlé au commerce des livres, et qu'il mit une partie
de ses capitaux dans des affaires de librairie.
    Le Compseutique ou Traicts facétieux, petit volume édité en
 1584 à Lyon, chez Jean d'Ogerolles (2), nous découvre un
aspect assez nouveau dans le talent de du Verdier, bien que
d'ailleurs on remarque de loin en loin, dans ses autres
ouvrages, un penchant à la raillerie, au persiflage et à une
certaine gaillardise de langage.
    Mais ces travaux, recueil de bons mots ou traductions,
 n'empêchaient pas du Verdier d'être alors presque tout
 entier au grand ouvrage qui a sauvé son nom de l'oubli.
 On peut dire qu'il s'était préparé toute sa vie à écrire la
 Bibliothèque, par cette universelle curiosité d'esprit qui ne lui
 avait fait négliger aucune occasion de s'instruire, d'explorer
 les « librairies » qui lui tombaient sous la main, de bourrer
 ses cahiers de notes et d'extraits. Il avait lui-même patiem-


   (1) Imagines Deorum qui ab Anliquis colebantur. Lyon, B. Hono-
rât, 1^81.
   (2) Livre peut-être entièrement perdu, que je ne cite que d'après
la Bibliothèque.