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fOO            LES CAUSES 'OU 'SIEGE DE LYON

tion. Les commissaires de la Convention délivrèrent à un
nommé Perrussel, sans doute le dénonciateur, étranger à
toute administration de police, un mandat d'arrêt collectif,"
contre tous les individus que celui-ci trouverait dans cet
établissement. Cette commission de forme inédite était
ainsi conçue : « Lyon, 8 avril 1793. — Tous les officiers
civils et militaires, demeurent requis de faire saisir,
arrêter et conduire à la maison commune, pour y
être détenus au secret, tous ceux qui seront indiqués par
le porteur du présent, et de la manière qu'il proposera. —
Lès commissaires de la Convention pour l'établissement de
l'ordre dans lé département du Rhône : Signé : Bazire,
Legendre, Rovère. » C'est ce qu'on pourrait appeler le
 mandat d'arrêt au porteur. Armé de cette pièce et accom-
 pagné d'agents, Perrussel arrêta dans le cabaret 93 personnes,
qu'il fit conduire aux prisons de l'Hôtel de Ville (1).
   De pareils abusde la part d'un gouvernement, fût-ilrépu-
blicairi, justifient toutes les révoltes.
   Le 19 mai 1793, les 34 sections de la commune sont
réunies pour des élections quelconques. Elles sont com-
posées des citoyens enrôlés dans la garde nationale, c'est-
à-dire de la masse du peuple lyonnais. Elles décident
qu'elles ne se sépareront plus et resteront en permanence.
 C'est la population toute entière qui se déclare prête à se
défendre les armes à la main.
   De son côté, la Municipalité s'entoure à l'Hôtel de Ville
 des troupes régulières qu'elle peut réquisitionner et de ses
 partisans auxquels elle distribue des armes.
   Le 29 mai, les deux partis sont en présence prêts à en
venir aux mains. Les bataillons des sections après s'être

  {1) Metzger. — Lyon avant le Siège, p. 57.