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9'6              LES CAUSES DU SIÈGE DE LYOM

 le club central organisa un pétitionnement pour demander
 la mort du tyran, installa des tables dans les carrefours et
 sur les places publiques, où les passants étaient arrêtés et
 contraints de signer sous menace de violences.
    Le domicile n'était pas plus sûr que la rue. Sous prétexte
 de visites domiciliaires, le jour et la nuit, et surtout la nuit,
 la porte des citoyens était violée par des gens sans mandat
 régulier et qui n'avaient aucune qualité d'officiers de police
 judiciaire. Le souvenir de ces sinistres visites, avant-cou-
 reurs des suprêmes calamités, s'est conservé dans les tradi-
 tions des familles lyonnaises et dans les récits des contem-
porains : « Les visites domiciliaires, dit l'un d'eux, de plus
 en plus fréquentes, pénétraient à toute heure chez les
 citoyens. Ce nouveau genre de torture permettait à peine
 aux malheureux de confier leur affliction et leurs larmes
 aux murs solitaires de leur humble demeure. La nuit, la
 nuit surtout, comme plus favorable à la terreur, dont elle
 doublait la puissance, la nuit était choisie pour ces terribles
.visites. L'obscurité en .accroissait l'horreur et semblait
 grandir le danger. Des sentinelles placées de distance en
 distance, réveillaient les habitants par des cris d'alarmes,
 dans les rues mal éclairées. On frappait aux portes à coups
 redoublés. Le moindre retard apporté à les ouvrir provoquait
 l'impatience et la colère. La voix des commissaires se
•mêlait aux crix des soldats. Nuits d'horreur, où l'incerti-
tude du sort dont on était menacé s'ajoutait à tant de
maux ( i ) . »                                              .
- A l'exemple de Paris, et quelques jours après les mas-
sacres de l'Abbaye et des Carmes, les clubistes de Lyon



,. (i) Alexandrine des Eçherpl.les. Episode du Siège de Lyon.