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EN 1793 97 conduits par Châlier, entreprirent dévider les prisons par les mêmes moyens. Si les victimes furent moins nombreuses qu'à Paris, c'est que la garde nationale intervint au moment où les massacreurs allaient commencer leur besogne à la prison de Roanne. Mais ailleurs, elle arriva trop tard. Huit officiers du régiment de Royal-Pologne, emprisonnés à Pierre- Scize, attendaient leur liberté après avoir été reconnus inno- cents. Ils furent arrachés de la prison parla populace qu'en- courageait l'attitude louche ou plutôt la complicité du maire Vitet, et égorgés dans la rue. Leurs têtes portées au bout des piques furent promenées par la ville, dans les cafés et exposées aux branches des arbres de la promenade de Belle- cour. Cette scène eut un épilogue vraiment grotesque et ter- rible raconté par Taine. Trois semaines après le massacre, Danton, ministre de la justice, écrivait à son collègue Rolland, pour le prier de faire élargir les officiers' qu'il croyait encore détenus à Pierre-Scize • « Car, dit-il, s'il n'y " a pas lieu I accusation "contre eux, il serait d'une injustice révoltante de les retenir plus longtemps dans les fers. » Sur la lettre autographe de Danton retrouvée aux archives nationales, le commis de Rolland a écrit en note x.Affaife finie.. , '.'... '':."::':, Mais Châlier rêvait de plus vastes hécatombes. Dans la nuit du 5 au 6 février 1793, des bandes d'individus sans aucune commission régulière pénètrent dans les maisons, et les caves de l'Hôtel de Ville se remplissent de suspects /et de mécontents arrêtés illégalement'. De ce nombre étaient tous ceux que Ton avait pu connaître des courageux citoyens du quartier du Port-du-Temple et du quai" Saint-Vincent, qui, le mois précédent, lors du pétitionnement "pour deman- der la mort du roi, avaient attaqué et mis en fuite les racoleurs de signatures; renversé l'es tables et : déchiré les feuilles de pétitions. f>