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H LE BIBLIOGRAPHE II La mort du cardinal du Bellay dut le rappeler en Forez, où il s'enfonça de plus en plus dans les livres. Enfin, pour prendre pied dans le monde, et donner à sa vie un but plus sérieux en apparence que la littérature, du Verdier embrassa la profession des armes et s'engagea dans la compagnie de Guillaume de Gadagne, sénéchal de Lyon ( i ) . Il adopta dès lors une seconde devise : E T MARTI ET MINERVE, un peu ambitieuse pour un homme qui certainement ne fut pas un foudre de guerre. Son premier portrait le représente à l'âge de vingt-deux ans, élégamment et finement cui- rassé, tête nue, un casque devant lui, dans un cartouche gardé par Mars et par Minerve et entouré des emblèmes de la guerre et des arts ( 2 ) . Belle matière à antithèses ingé- nieuses pour son ami Guillaume Chappuis, qui le félicite en style et en rimes médiocres d'avoir pris De Minerve et de Mars A propos et à gré la devise notoire : Monstrant que vous tenez les lettres en mémoire Et que du dieu guerrier vous ne craignez les dards (3). Il est vraisemblable que les dards du dieu guerrier n'ont pas fait courir à du Verdier de bien graves périls. Nulle (1) Probablement vers 1563 ; mais rien à ma connaissance ne permet de donner une date précise. (2) ANTONIUS VERDtRIUS FoRENSIS ANNO ^TATIS SVJE XXII, I 5 ^ 7 , en tête de la Prosopographie. (3) Dans les Div. Leçons. Cf. Ibid., sur cette devise, les six distiques latins de Guillaume Paradin.