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10 LE BIBLIOGRAPHE Antoine du Verdier naquit le rr novembre 1 5 4 4 ( 1 ) 3 Saint-Bonnet-le-Château, ou peut-être à Montbrison, car la famille avait une maison dans cette ville, et Toussainte Terrasse en est probablement originaire. On ne sait rien de certain sur ses premières années, que sans doute il passa en partie à la Mure, dans la propriété paternelle qui domi- nait le cours de la Loire(2). On peut conjecturer que, après des études élémentaires à Saint-Bonnet ou à Montbrison, il alla faire ses humanités au collège de Tournon, qui attirait alors en foule les enfants de la noblesse et de la riche bour- geoisie (3). Il fréquenta ensuite les cours de droit dans une université ; ses relations particulières avec plusieurs savants médecins, Antoine Valétius, François Vallériole, etc., don- neraient aussi à croire qu'il a un peu étudié la médecine. Du Verdier reçut une instruction très étendue et très forte, mais il y ajouta beaucoup par son travail personnel ; vrai gouffre de livres, touchant à tout, curieux de tout, il ne trouvait jamais les journées assez longues pour son travail acharné. Il disait que s'il avait le second pied dans la fosse, encore voudrait-il apprendre, car « de toutes choses y a saciété, fors que des lettres ; tant plus on estudie, tant plus existe le désir d'apprendre ». Achetant une vieille édition de Justin, il écrit de sa main, à la dernière page: labor omnia vincit (4). Antoine du Verdier fait, selon la (1) Prosopogretphie, éd. de 1603, p. 2.452. (2) Dans une reconnaissance du 6 août 1549, il est dit qu'Ant. du Verdier,écuyer, réside au lieu de la Mure (Ane. Forez, III, p. 19). Il est vrai que cet acte produit devant Du Gué fut argué de faux; mais cela prouve peut-être simplement qu'il n'était pas en forme pro- bante. — Sur la Mure, voy. Theillière, p. 164. (3) Massip, le Collège de Tournon, p. 56. (4) Respcnse de Pierre La Coignèe; Bibliothèque, dédicace au roi; Roannais illustré, VIIe série, p. 32.