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8 LE BIBLIOGRAPHE accroire qu'ils descendaient d'une noble famille qui avait donné un bailli au Forez, imaginèrent d'accoler le nom de Verd à leur nom patronymique, et en firent un composé hybride. L'acquisition de la seigneurie de Valprivas, faite peut-être tout exprès pour appuyer cette singulière préten- tion, parut la justifier aux yeux de l'opinion, en présentant les Verd du Verdier comme les successeurs et les héritiers des Verd. En tout cas, la famille Verdier s'accoutuma si bien à cette filiation imaginaire qu'on voit, au xvne siècle, les descendants d'Antoine abandonner leurs armes propres et adopter celle des Verd ( i ) . Antoine, tout en prenant plus ou moins indûment le nom de du Verdier (2), s'abstint du moins de cette usurpation, et garda les armes de sa famille. J'userai discrètement dans cette notice des détails généalogiques, et me bornerai à ce qui est essentiel. Il résulte des titres produits en 1668 devant Du Gué, inten- dant de Lyon, par Gaspard-Béatrix Verd du Verdier pour (1) Ane. Forez, II, 3:7. — Armes de la famille Verd.: D'argent, au lion de sinople armé et lampassé de gueules (P. Gras, *Arm. du Forez, p. 259 ; Steyert, Armoriai, p. 92). Armes des Verdier de Saint-Bonnet : D'azur, à trois pals d'argent, celui du milieu moucheté d'hermine, au chef cousu de gueules chargé de trois étoiles d'or. M. Giron a lu du moins ainsi le blason de la fresque de Valprivas (Voy. plus loin.), lec- ture que je ne garantis pas, n'ayant pu, dans ma visite à Valprivas, distinguer clairement les couleurs de ce blason. L'écu d'Ain, du Verdier est gravé au bas de quelques-uns de ses portraits, et sculpté sur le monument de Claude de Tournon dont, il sera question plus loin, mais sans indication suffisante des métaux et émaux. (2) Cependant du Verdier écrit son nom en latin Verderius et non de Verderio. Dans les actes consulaires de Lyon et dans les registres de la peste, on trouve tantôt Verdier, tantôt du Verdier ; dans les docu- ments purement officiels, toujours Verdier.