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                 L'ABBAYE DE CHAZEAUX A LYON.                   477
 de Cornillon, l'abbaye de Chazeaux comptait déjà, à ce mo-
 ment, trois siècles d'existence. Mais son histoire se divise en
 deux périodes bien distinctes, A l'origine, ce monastère appar-
 tient à l'ordre de Saint-Françuis, dit de Sainte-Claire. Puis, au
 commencement du xvie siècle, Bénigne Mitte de Chevrières,
 onzième abbesse de Chazeaux et ancienne prieure du monas-
 tère bénédictin de l'Argentière, plaça son couvent sous la règle
 de saint Benoît, qui avait dirigé ses premiers pas dans la vie
 religieuse et pour laquelle elle avait conservé une grande prédi-
 lection. Chazeaux devint, dès ce moment, un monastère béné-
 dictin, et il en garda la règle jusqu'au jour de sa suppression.
    Mais dans l'une et l'autre période, Chazeaux servit de retraite
 aux filles des plus nobles familles de nos provinces. Tantôt
protégé par les barons de Cornillon, tantôt en butte aux vexations
de ces puissants seigneurs, le monastère traversa les temps du
 moyen âge sans événements importants, jusqu'au jour où il fut
dévasté parles soldats protestants de l'amiral de Coligny (1370).
Jamais il ne put se relever complètement de ce désastre. Aussi
son état de détresse fut-il la principale cause de l'émigration
des religieuses à Lyon, en l'année 1623.
    Etabli dans notre ville, le monastère de Chazeaux serait sous
la protection directe de la royauté et devint abbaye royale.
Gelberge d'Amanzé, sa supérieure, acheva une œuvre de réforme
dans laquelle avaient échoué ses devancières et qui fut reprise
de nouveau, en 1660, par l'abbesse Antoinette de Varennes.
Mais si Chazeaux fut un des monastères où la règle bénédictine
paraît avoir été observée avec le plus de rigueur, sa prospérité
matérielle ne fut jamais bien grande. Les logements, aussi bien
que les ressources, étaient modestes et l'on ne put, à aucune
époque, lui reprocher l'opulence de certaines maisons religieuses.
Mais il n'en fut pas moins, comme ces dernières, emporté par
la tourmente révolutionnaire. Au mois de septembre 1792, les
vingt-quatre religieuses et les cinq converses de l'abbaye de Cha-
zeaux, furent jetées à la porte de leur demeure et leurs biens
vendus par la nation.
   Les bâtiments du monastère échappèrent seuls à la confisca-