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lîGLISE DE SAINT-SYMPHORIEN-LE-CHATEAC. 461 la porte qui s'y trouve, reconnaissable d'ailleurs a sa forme romane. D'habiles ouvriers mirent la main h l'œuvre : on lira les matériaux de la montagne qui s'élève au-dessus dePomeys ; les habitants, heureux 3e prêter leur concours a celui d'entre eux qui les dotait si magnifiquement, firent les transports et les charrois, rivalisant de zèle et de bonne volonté. C'était de la foi en action, de cette foi capable de transporter les montagnes. Inclinons-nous devant ces travaux grandioses d'un autre âge, et songeons à notre indifférence et à notre égoïsme, en nous reportant à la fécondité de ces siècles héroïques, vivifiés parla religion. Nous voudrions bien pou- voir dire le nom de l'architecte, qui dirigeait ces travaux ; mais il était trop préoccupé de rendre gloire à Dieu, pour songer à une vaine renommée : il nous a laissé son œuvre, sans nous transmettre son nom. Cependant, grâce à toutes ces munificences et à toute cette ardeur, notre église s'achevait : Vers 1411, la toiture était posée, et peu de temps après, nos pères, pleins de joie, oubliant leurs fatigues, venaient s'agenouiller dans cette majestueuse enceinte, aux vitraux mystérieux, et qui portait, a si juste titre, a chacune de ses arcades, les armes de son fondateur. Le pieux cardinal, en élevant à Dieu cette église, n'avait pas perdu de vue sa pensée primitive, celle de s'y préparer un tombeau. 11 le fit élever, au milieu du chœur, d'autres disent dans la chapelle souterraine, riche et orné, et en tout convenable à sa dignité : il ne tarda pas, hélas ! a venir s'y reposer d'une vie pleine de travaux et de mérites. Ce fut à Avignon, où les affaires de l'Eglise l'avaient rap- pelé, que la mort le frappa, en 1415, âgé de 85 ans; il était à la veille de se rendre au célèbre concile de Constance. Son corps, qui avait été déposé d'abord dans l'église de N.-D. des Doms, dont il avait fait élever le clocher, en fut retiré