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486 ÉGLISE DE SAINT-SYMPHORIEN-LE-CHATEAU. Cette église est, au point de vue historique, le monument le plus important de la contrée : en effet, toutes les familles qui, depuis, ont bâli les châteaux, des environs, Clérimbert, Pluvy, la Neylière, Grange-Neuve, sont sorties de l'enceinte qu'elle domine et qu'elle protège. Sur l'emplacement qu'elle occupe aujourd'hui s'élevait autrefois la demeure seigneuriale des sires de Saint-Sympho- rien. Cette famille, à qui appartenait la terre de Saint- Symphorien, en prit le nom, vers le xe ou le xie siècle, au moment où l'usage s'introduisit de désigner les familles par le nom du fief qu'elles possédaient. On voit plusieurs de ses membres figurer dans les actes publics de donations ou de testaments, et dans l'obituaire de l'Eglise de Lyon, à qui elle eut l'honneur de donner plusieurs chanoine** : Ponce, en 1193; Dalmace, en 1244; Girin, en 1234; Guichard, en 1274; Hugues, en 1290; Pierre, en 1319; Bertrand, pré- centeur, en 1531. Dans le xvi° siècle, cette famille, dont l'importance était bien diminuée par la cession au Chapitre de Lyon des droits de Guy, comte de Forez, sur la terre de Saint-Symphorien , s'éteignit par alliance dans les de Crémeaux et les de Vichy. Les armes des de Saint-Symphorien étaient d'azur, au chef d'or chargé d'un lion issant de gueules. A côté du château, s'élevait, sans doute, l'église primi- tive, de dimensions modestes, et telle qu'étaient la plupart des édifices dans ces temps de troubles, de guerres et d'in- vasions: elle était d'abord dédiée à saint André, et ce ne fut que plus tard qu'elle fut mise sous l'invocation de saint Symphorien, martyrisé pour le Christ, à Autun, sous le règne de Marc-Aurèle, en l'an 139 de notre ère. La tradition locale fait reposer ce changement de vocable sur un miracle, qu'aucun document authentique ne rappelle, mais plein de poésie, de foi et de simplicité. Voici ce que