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MÉU3S10N DE WON A LA FRANCE. 411 commun de la politique française et des efforts des ci- toyens. Ces derniers voient là , non sans raison, le moyen de reconquérir leurs anciens droits. Quant aux rois, ils n'ont pas oublié que la ville de Lyon et son ter- ritoire ont déjà appartenu à la France, et ils en prépa- rent ainsi la réunion à leur couronne. Les troubles qui suivirent la mort d'Héraclius, arche- vêque de Lyon de 1153 à 1163, firent intervenir pour la première fois, croyons-nous, la royauté dans les affaires des Lyonnais. Deux compétiteurs, Drogon et Guichard, se disputaient le siège vacant. L'un et l'autre (1164-1165) s'adressè- rent au roi de France, Louis VII, pour lui demander son appui. « Nous vous sommes tout dévoués, lui écrivait « Drogon, vous nous trouverez toujours disposés à vous « servir comme de fidèles sujets (1). » Guichard, de son côté, ne se bornait pas à promettre son obéissance per- sonnelle et s'engageait à réduire le Lyonnais sous l'au- torité royale (2). Ce dernier l'emporta (3), sans que nous puissions dire s'il dut'son triomphe au roi. Une fois appelée sur Lyon, l'attention des rois de France ne s'en écartera plus. (1) Lettres de Drogon : — Historiens deFr. T. XVI, pp. 88 et 125. — Gallia chr. t. IV (preuves de l'Eglise de Lyon), n" xxm bis. — V. aussi une lettre du chapitre de Lyon au roi en faveur de Drogon : Historiens de Fr. t. XVI, pp. 125-126. — Gallia ehr, (preuves de l'Eglise de Lyon), n° xxiv. (2) Lettre écrite au roi par Thomas Becket. Le prélat anglais promet au nom de Guichard, son très-cher ami (carissimo amico), de réduire le Lyonnais sous l'obéissance de Louis VII : Historiens de Fr. t. XVI, p. 124-125. (3) Alexandre 111 paraît avoir cassé l'élection de Drogon. Confirmant celle de Guiehard, abbé de Pontigny, ce pape l'aurait consacré à Mont- pellier, le 8 août 1165. (Historiens de Fr. t. XIII, p, 307.)