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NOTICE SOR E.-L.-M. PATK1N. 377 leur grandeur plénière. Les alouettes chantaient hier dans les champs, les hirondelles ne tarderont pas d'arriver. On se lait communément du climat do ce pays une idée peu juste. On s'imagine que la nature souffre ; elle y est, au contraire, de la plus g-rande vigueur. Le froment y mûrit parfaitement bien ; et le seigle réussit dans des pays qui sont aussi différents de Pétersbourg que Pétersbourg l'est de la France. Les saisons sont beaucoup moins incons- tantes que dans les pays méridionaux, et les mauvaises récoltes beaucoup plus rares. Il semble que les plantes, de môme que les hommes, se blasent sur les rigueurs du froid. Rien n'est si commun ici en pleine terre que les pommiers, les cerisiers, les pruniers. Dans les promenades, on a le tilleul, le marronnier d'Inde, le sycomore, l'orme; et le chêne, môme le tilleul, sont communs dans les forêts dont la majeure partie est composée de pins et de bouleaux. Les rosiers, les lilas, le chèvrefeuille soutiennent l'hiver parfaitement; les bois sont pleins d'excellentes fraises, framboises et groseilles ; il y a d'autres fruits particuliers au pays. Quelques-uns des nôtres, comme pêches, abricots, poires, figues, réussissent dans les serres « On travaille en ce moment à une colonnade immense qui borde une belle promenade publique nommée le jardin d'été. Les colonnes sont d'une pièce, infiniment plus gran- des que celles d'Ainay à Lyon. Tout ce que fait cette impé- ratrice (Catherine) porte le caractère de l'immortalité. C'est une souveraine du plus rare génie, et l'on conserve à la bibliothèque de l'Académie des sciences, dans une boîte d'or, un monument respectable de ses lumières et de son amour pour ses peuples. C'est un gros in-quarto, écrit en-^ tièrement de sa main en langue française, et contenant l'instruction la plus lumineuse donnée à la Commission charg'ée de rédiger les lois de l'empire. J'ai plusieurs fois