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D'UN MUSÉE HISTORIQUE A LYON 355 « En effet, placé à sept minutes seulement du centre de la ville, sur une hauteur parfaitement aérée, loin de toute habitation particulière ou publique, accompagné d'un vaste jardin établi sur des terrasses, il est à l'abri de tout incendie extérieur ou intérieur, car ces condi- tions d'isolement absolu sont les premières qu'il est né- cessaire1 de rechercher pour un dépôt d'archives. La Chambre des notaires "de Lyon, plus soucieuse que la ville de la conservation de ses importantes archives, a donné en cela à la ville un exemple parfait que celle-ci ne saurait suivre assez tôt. « La Chambre des notaires, en effet, justement préoccu- pée de la préservation de ses minutes anciennes et mo- dernes exposées à des dangers incessants par leur main- tien dans les études, s'est imposé généreusement le lourd sacrifice de la construction d'un bâtiment spécial uni- quement réservé au dépôt des minutes. « Par une sage prévoyance, elle a élevé ce bâtiment, dont les frais se sont montés à 200,000 fr., loin du centre de la ville, dans la montée du Gourguillon, et quelque éloigné que semble ce local du centre des affaires, les personnes qui ont à consulter ces archives du nota- riat, pour leurs intérêts ou dans un but historique, ne se plaignent nullement de son éloignement. « C'est donc à la ville à imiter cet exemple si parfait de bonne et sage administration et d'éloigner ses propres archives de tout danger ordinaire sans oublier celui, non moins grand et malheureusement non moins possible, de la destruction totale de son précieux dépôt, dans une tourmente populaire. Les jours ne sont pas loin encore où, à Paris, les hommes de la Commune, voyant échap- per de leurs mains sanglantes leur pouvoir éphémère, ont incendié, pour se venger, nos palais, les ministères, des