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346                PROJET DE LA. CRÉATION

    Ce ne fut souvent pas sans danger que Rosaz recueil-
lit tous ces objets. En l'an n, il se-vit déclaré suspect pour
 avoir recueilli des souvenirs de la royauté, et, en 1814,
on l'accusa d'être un sans-culotte pour avoir recherché
 des objets du règne de la Terreur...
    En 1837, cet infatigable chercheur sentant les attein-
 tes de la vieillesse et le besoin de passer ses derniers
jours dans la retraite, à la campagne, offrit à l'Académie
 de Lyon de lui céder sa collection. Ce corps savant ne
 formant pas de collection, engagea la ville à l'acquérir.
 Toutefois, ce ne fut que le 5 mars 1846 que, sur le rap-
port d'une commission nommée par le maire, la ville put
 faire cette acquisition au prix de 10,000 francs, payables
 en quatre termes et sans intérêts. Le 29 avril suivant, ce
traité fut sanctionné par M. le préfet du Rhône.
    A la suite de ce traité, l'autorité municipale prit des
 dispositions pour q*ue cette collection fût apportée aux
 archives de l'Hôtel-de-Ville où on lui prépara des vitri-
 nes pour la recevoir. Le conservateur en dressa un inven-
 taire. Mais, comme je l'ai déjà dit plus haut, cette collec-
 tion et tout ce qui formait le musée historique de Lyon,
 dut être enlevé en 1855, du local de l'Hôtel-de-Ville, et
 on prit alors une regrettable mesure. Les brochures,
livres, manuscrits, autographes, au lieu d'être réunis à
 la collection Coste, si riche déjà en documents de l'his-
toire de Lyon, furent déposés aux archives de la ville,
 dans les combles de l'Hôtel-de-Ville ; quelques tableaux
furent envoyés aux archives départementales et le reste
de la collection Rosaz a été joint au musée du Palais
Saint-Pierre. Par suite de ces diverses mesures, le but que
la ville s'était proposé, en achetant, entre autres, la col-
lection Rosaz, pour former un musée historique lyonnais,
n'a pas été atteint. Cette collection qui n'avait d'intérêt