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312 NOTICE SUR E . - l -M. PATRIN. chent autant que le cœur-leur en dit. Vous savez quel'on suit le rit grec, qui diffère du rit romain en quelques points. Le purgatoire n'est pas admis chez eux, la procession du Saint- Esprit et la communion sous les deux espèces ne font pas partie de leurs dogmes. Ajoutez à cela que leurs almanachs diffèrent ; ici nous avons le vieux style, en écart de 11 jours, ce qui fait que nous avons aujourd'hui le 18, tandis que vous avez le 29. Une autre différence assez remarquable est le mariage des prêtres. Faire serment qu'ils ont trouvé leur femme vierge leur est ordonné. Vous vous imaginez bien que le contraire ne leur est jamais arrivé. Quand l'é- pouse meurt, ils ne peuvent se remarier, ils entrent dans un couvent ; et le synode prend soin des enfants. Si la con- dition des prêtres grecs paraît en cela meilleure que celle des nôtres, un grand article fait pencher la balance en faveur des Eomains, c'est que ceux-ci sont fort riches et les autres fort gueux. Le clergé séculier ne possède rien. Ses prêtres sont les plus ignorants et les moins estimables. Aussi ne les reçoit-on dans aucune maison qui se respecte, et seul, le bas peuple, conserve pour leur habit quelque considération. Les moines valent mieux, et s'ils ne sont pas fort savants, au moins leur vie paraît-elle plus régu- lière. On ne connaît en Russie que deux prêtres instruits : Platon, archevêque de Moscou, et Gabriel, archevêque de Novogorod. Leur habillement ordinaire est une robe de couleur, faite comme nos dominos de bal ; leur chapeau est troussé à la française, la pointe en arrière et l'aile ra- battue sur les yeux comme celui des chasseurs. Ils portent la barbe et les cheveux flottants dans toute leur longueur, en vrais Auvergnats. On les voit de la sorte équipés, cou- rir les rues à cheval, ou dans de petits cabriolets décou- verts qu'ils conduisent eux-mêmes. Leurs habits d'église sont la chappe et la dalmatique qui est plus ample que