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258               RÉUNION DK LÎON A LA FBANCE.

   La paix cependant ne pouvait durer longtemps entre
l'Église et-les citoyens. Tout s'y opposait : l'humeur bel-
liqueuse des nobles qui composaient le Chapitre de Lyon
« tous bouillants du feu de jeunesse (1) ; » le zèle des
agents du clergé (2) ; l'attachement des Lyonnais à leurs
coutumes et leur empressement à les défendre ; l'inter-
vention des rois de France toujours disposés à seconder
les intentions des Lyonnais ; la mauvaise administration
du pays, confiée, comme elle l'était, à trois pouvoirs dif-
férents : à l'archevêque,au Chapitre et à un sénéchal dont
les droits autrefois établis par l'Église était souvent
méconnus par elle (3).
   Dans le courant du xin e siècle, une circonstance se
présenta qui favorisa les desseins des Lyonnais.
   Pierre de Savoie, archevêque de Lyon, vint à donner
sa démission (4).
 LXIV. — MonfaCeon (Dos.), p. 407-408. — Teulet (Layettes du Trésor
 des Chartes), Paris, 1863, T. I, n* 855.— Etat politique de Lyon, (Grand-
 perret), p.47-50.— Sur les libertés donl jouissaient les Lyonnais en 1208,
 V. Archiva de la ville de Lyon. AA4 (cartulaire de Villeneuve), cap. LXII
 et Mené»*., pr. p. 96-97.
    (1) Histoire de Lyon, par C.*de Rubys. (Lyon, 1604), p. 279.
    (2) En 1234, nous voyons l'archevêque et le doyen du Chapitre déchar-
ger les Lyonnais d'un impôt injuste que voulait établir Godemard, le
 sénéchal de Lyon. (Méneit. pr. p. 99.)
    (3) V. Arch. de la ville de Lyon, AA1 (cartulaire de Villeneuve), cap.
LXXXVII. — Arch. du dép. du Rhône, arm. Adam, vol. 1, n°s 3 et 4.
    La charte cotée: Arm. Adam, vol. 1, n* 3 (bulle du 30 juillet 1255),
 contient de précieux détails sur l'organisation delà Sénéchaussée de Lyon.
On y voit que le sénéchal était un officier à pou près indépendant,touchant
une part déterminée des revenus de l'archevêque et du Chapitre. L'Eglise
niait qu'il y eût à Lyon un sénéchal. Mais Barthélémy de Suer, le sénéchal
en question, parvint à établir que l'Eglise avait autrefois concédé à son
père et à ses successeurs le droit de sénéchaussée.
   (4) « Philippus arehiepiscopatui renunciavit uxoris ilucend» et ducatus
« Sabandioe regeudi causa. » (lugdmum sacro-profanum, T, I, index Vf,