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BIBLIOGRAPHIE. 227 luxe éblouissant. Le suzerain célèbre avec p o m p e l'anniversaire de sa n a i s s a n c e , et p o u r t a n t , ce j o u r - l à il s'ennuie : Chaque fois, jusqu'alors, sa formidable serre, Triomphante, avait mis vingt chevaliers à bas ; Pas un seul cette année ! aussi dans les tentures, Les portraits des aïeux, aux paissantes statures, Du vieil aigle riaient tout bas. Sire Olbert enrageait ; mais voilà que la brise l u i porte sur son aile un doux et léger bruit ; 11 écoute. On dirait parmi la foret grise, L'ineffable refrain qu'aux heures de la nuit Bulbul va redisant sous les touffes de roses ; Il écoute. — A ce chant, rêves, pciisers moroses, Un instant ont quitté son beau front soucieux ; (I écoute. — C'est bien le son de la mandore Qu'accompagne «ne voix pure, fraîche, sonore Comme un chant qui viendrait des cietix. Ne vous s e m b l e - t - i l pas l ' e n t e n d r e , amis lecteurs, ce c h a r m a n t o r g a n e qui r é s o n n e , c o m m e p o u r caresser l'imagination dans u n e h a r m o n i e i m i t a t i v e ? Mais poursuivons, j e vous prie : Alors, tout au travers du gothique vitrage, Le vieux comte aperçut gravissant le coteau Sur la route, où des pins se balançait l'ombrage, Un jeune homme à demi couvert d'un noir manteau ; entrecoupant ses chants d'une strette joyeuse, Sa main blanche pressait la corde harmonieuse, fit l'écho du manoir longtemps en murmura ; Otbcrl dit : « Hélez-moi ce troubadour qui passe. » Et la porte du burg s'ouvrit, et l'on fit place, Et l'homme à la mandore entra, On fut h e u r e u x d e le recevoir, de le c h o y e r , de lui verser le riche liquide du R h i n , puis : — Quel est ton nom ? — Roger ! — Donc, Roger, mon beau sire. Chante-nous ta chanson ; ton hôte le désire Il dit ; et Roger commença.