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200 LE QUARTIER DES GRANDS-CAPUCINS. époque. Je trouve, dans les documents qui m'ont été prêtés, un bail du 8 mars 1834 passé aux délégués de la loge maçonnique A'Union et confiance, pour neuf années ; mais l'introduction des Francs-Maçons dans cette maison avait une date bien anté- rieure. En effet, je lis, dans le Portefeuille lyonnais de 1779, la description d'une fête un peu bouffonne, donnée dans la loge Pilata. L'auteur anonyme fait intervenir au milieu de cette cé- rémonie les célébrités du paganisme et du judaïsme, qui s'y in- troduisent d'une manière miraculeuse. Je n'ai pas bien compris le sens de cette singulière narration, et je renvoie mes lecteurs au chapitre du Portefeuille lyonnais, intitulé : Franc-Maçon- nerie extraordinaire, p. 145. Ce fat donc au siècle dernier que les francs-maçons s'établirent dans la maison Pilata. Les pro- priétaires actuels, les PP. Maristes ont conservé des souvenirs de leurs prédécesseurs ; une grande salle a gardé son intégrité ornementale, et l'on y remarque surtout la porte qui donnait entrée au temple. Deux colonnes sur des piédestaux soutiennent un plein-cintre surmonté d'un fronton, et le tout est orné de sculptures, qui ont probablement un cachet symbolique. Le tem- ple a été utilisé et divisé en deux étages, par nécessité d'habita- tion, et par conséquent il n'en reste aucun vestige. Les francs-maçons ne terminèrent pas le bail susmentionné de neuf ans, et, le 20 avril 1838, eut lieu un acte de résiliation par les délégués de la loge Union et confiance. Dans cet acte i' est fait l'énumération des objets mobiliers, qui devront être lais- sés par les locataires sortants, et de ceux qu'ils auront la liberté d'emporter. Parmi ces derniers il est question de quatre ta- bleaux placés sur les quatre faces intérieures du temple et représentant des paysages. Il est à présumer que les deux grandes toiles de ce genre, provenant de la maison Pilata, et données au Musée de Lyon faisaient partie de ces quatre ta- bleaux , cependant on m'a affirmé qu'ils avaient été offerts par M. Lortet. Ces paysages, d'un très-beau style, mais d'un travail un peu décoratif, sont roulés et déposés dans les combles du Palais-des-Arts, ainsi qu'une soixantaine d'autres tableaux, pour lesquels manque l'emplacement. Les grands démolis-