Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
198            LE QUARTIER DES GRANDS-CAPUCINS.

marchands ; le second est resté négociant « pour l'honneur du
« commerce, pour le bonheur de sa famille, et pour le soulage-
« ment des pauvres. » (Pernetti, 1, p. 289.)
   Ce nouvel acquéreur ne resta pas longtemps propriétaire de
la maison Pilata. Il la mit en vente le 21 novembre 1714. Elle
fut achetée par les frères Fillion, marchands associés, lesquels,
poursuivis par des créanciers, furent expropriés en 1719, et leur
immeuble fut adjugé au prix de 18,500 livres à Marc Chabry,
sculpteur et architecte, « né à Barbantane en 1660 et marié à
« Lyon en 1684. La sculpture et la peinture du maître-autel de
« Saint-Antoine sont de lui, ainsi que le bas-relief au-dessus de
« l'entrée de l'IIôiel-de-Ville, représentant Louis XIV. Une figure
« d'Hercule et une de la Sainte-Vierge qu'il fit présenter au roi
« lui valurent le titre de sculpteur du roi à Lyon, Le maréchal
« de Villeroy lui donna 6,000 livres d'une figure d'Hiver. On
« estima 2,000 livres un Christ de buis de sa composition, et
« M. Bargues, négociant de cette ville, les lui donna. 11 est mort
« à Lyon, le 4 août 1727. L'église du collège de la Trinité et
 « celle de la seconde congrégation de ce couvent renferment
« beaucoup de ses ouvrages. l i a laissé un fils, appelé Marc
 « comme lui, qui a suivi la même profession. La chaire des
 « Carmes-Déchaussés, les quatre évangélistes et les deux apô-
 « très saint Pierre et saint Paul, qui décorent leur église, quel-
 « ques statues de l'église des Chartreux et les bassins de la place
 « Bellecour, annoncent ce que l'on peut attendre de lui. »
(Pernetti, II, p. 136.)
   Dix ans après la mort de Chabry, les membres de sa famille
assez nombreux mirent en vente sa maison. L'acquisition en fut
faite par Pierre Poizat, marchand à Lyon, et demoiselle Micha-
ion, son épouse, le 30 novembre 1737, au prix de 35,000 b>
vres. Cette vente consiste dans toutes les maisons, cours, par-
terres, loges, chantiers, etc. Cette propriété passa ensuite au
sieur Sauveton (1), plus tard exproprié, et enfin le 8 décembre
1762, le sieur Lortet demeura adjudicataire de la maison Pilata,

  (1) Nom mal écrit et par conséquent douteux.