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POÉSIE. On dirait que, bercé par d'invisibles mains, 11 glisse endormi dans l'espace. Parfois, d'un seul rayon produit capricieux, Tout un écrin de fée à ses regards scintille, Ecrin éblouissant! rêve de jeune fille A l'approche d'un bal joyeux ! • Oh ! des saphyrs brillant d'un azur sans mélange, Des perles qu'un nabab voudrait pour ses habits, Des diamants plus purs qu'un beau jour, des rubis Dignes de luire au front de l'ange! Et la naïve enfant veut les saisir... soudain Par les vents emporté, le prisme se détache. Adieu sylphe, arc-en-ciel, rubis, perles sans tache, Palais de feu, roses d'Edenl — Enfant, pourquoi gémir ? Ce peu d'eau condensée Devait tout son éclat aux rayons du printemps, Ils s'y réfléchissaient, comme tes dix-sept ans Dans ta pure et fraîche pensée. De vrais bijoux, peut-être, à tes pieds se mettront, Fuis ! est-il un écrin valant ton innocence, Et cet autre joyau de ton adolescence, La pudeur qui brille à ton front? A. PÉAN.