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nier de Chillon, Mme Sailcs-Wagner,avec les Fiancés, Sicard,•déjà nommé,
 avec les Saltimbanques. Zo avec Une embuscade se présentent au public,
 comme Bayard, sans peur et sans reproches. Leurs toiles sont ravissantes ;
 la composition est pleine de piquant et d'intérêt, le pinceau est sûr. Pein-
 tres et bourgeois, devant ces toiles, disent avec conviction : « Eh bien !
 voilà qui est parfait. »
    D'autres, qui préfèrent le paysage ou les marines, s'arrêtent plus long-
temps devant Allemand, Appian, Flandrin, Ponthus-Ctnier ; d'autres,
vieux Lyonnais, pour qui la fleur est tout, puisqu'elle fit jadis la richesse
de notre ville, s'extasient devant un-chef-d'Å“uvre, une perle, un bouquet
 de roses, de Maisiat, ou les toiles, vraiment hors ligne, de Bruyas, Castex,
Domer, Lecomte, Pcrrachon, Puyrochc et Rcignier ; quelques-uns admi-
rent'nos bons portraits en trop petit nombre ; puis on contemple Salomon
ou Le premier Semeur, mais les connaisseurs seuls éprouvent une vive
sensation devant les statuaires et les sculpteurs.
    Ici, en effet, le goût et le sentiment ne suffisent plus, et il faut avoir fait
des études sérieuses pour apprécier les œuvres correctes et académiques
de MM. Fabisch, Cùurtet, Degeorge, Didier, Mène, Savoye et Textor, ou les
créations si pleines de fougue, de vie et d'originalité de M. de Gravillon.
    En somme, l'impression est bonne, les amateurs sont largement salis-
faits, le public se retire en se frottant les mains; l'homme morose seul
voudrait plus d'élévation dans les pensées, plus de puissance dans le pin-
ceau ; mais à quoi bon ? le niveau bourgeois, si avantageux pour la politi-
que, est on ne peut plus défavorable pour les arts, à moins que notre édu-
cation ne soit pas encore faite comme clic le fut à Athènes, à Venise ou à
Florence.
    — La question de la reconstruction du théâtre des Célestins a été enfin
résolue. Le 29 janvier, la Commission des intérêts publics a décidé que le
théâtre des Célestins serait reconstruit sur le plan de M. André avec
réduction de douze à onze cent mille francs. La salle aura seize cent pla-
ces. On a modifié quelque peu le projet que l'auteur a légèrement retou-
 ché, mais on ne fera ni l'avenue sur Bellecour, ni la percée sur la rue
Mercière.
    — Un ingénieur civil de notre ville, M. ïtaclet, vient de déposer, à la
 préfecture du Rhôra, un projet de création de tramways destinés à des-
servir la banlieue lyonnaise, notamment les communes de la Mulatière,
Oullins, Pierre-Bénitc, Saint-Gcnis, Charly, Vourlcs, Brignais, Millery,
Montagny, Chassagny, Soucieux, Orliénas, Taluyers, Saint-Laurent, Mor-
nant, sans prendre l'engagement, nous le croyons, de passer devant la
porte de la mairie de ces bourgs ou villages, dont quelques-uns sont per-
chés sur des sommets passablement difficiles à aborder.
    — Autres travaux. — Le génie militaire s'occupe activement de la
question des fortifications de Lyon. A l'Est, ces fortifications seront repor-
tées à Bron, où des positions élevées permettront de les établir dans d'ex-
cellentes conditions.
    —' Le frère Philippe, le directeur des Ecoles chrétiennes, auquel la presse
entière a rendu si haute justice au moment de sa mort, était Forézien.
Nous devons donc lui donner un souvenir. Il se nommait Mathieu Bransict.
Il était né le l o r novembre 1792, au hameau de Gachat, commune d'Apinac.
Il est décédé à Paris le 7 janvier 1874.
   — Msr Perraud, le nouvel évêque d'Autun, l'éloquent orateur que nous
avons connu, est né à Lyon le 7 février 1828. Il est âgé de quarante-cinq
ans ; il est, avec Wr ïurinez, le plus jeune des évoques de France. Ce
n'est pas nous qui ferons leur nécrologie. Nous l'espérons bien. A. V.
                   L y o n . i m p . d'AisiÉ VINGTBJNIEIi,dircctcur-gérànl.