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 158                   LKS' GRANDS-CAPUCINS.

la dénomination de fausse porte de Confort; elle a dû être dé-
molie lors de l'érection de l'église des Capucins, dont probable-
ment elle obstruait une partie de l'emplacement.
   On lit dans les Archives hist. et statist. du Rhône, t. ix, p. 9,
« que la construction des maisons de cette montée, les ornements
« intérieurs et extérieurs que l'on y voit encore, dénotent que
« ce quartier était, il y a deux siècles, le séjour des citoyens les
« plus riches et les plus qualifiés de la ville* » En effet, le pré-
décesseur des Grands-Capucins, ainsi que je l'ai dit, était un
membre de la famille de Gadagne, et beaucoup de maisons envi-
ronnantes servaient de logements à de riches habitants et surtout
à des Italiens, qui eontribuèrent singulièrement à l'établissement
des capucins, amenés à Lyon par un de leurs compatriotes, le
P. Jérôme de Milan.                           .        • «
    Ce quartier de la montée actuelle des Carmes-Déchaussés, où
 l'on retrouve le souvenir de familles distinguées, m'a semblé
 mériter une description, et je vais essayer défaire l'histoire des
 maisons que l'on y rencontre encore et qui sont peut-être me-
 nacées de subir avant peu la loi du progrès, c'est-à-dire de la dé-
 molition. En effet, dans le Salut public du 2b juillet 1873,
 M. Louis Accarias s'exprime ainsi, à l'occasion du chemin de
fer de Lyon à Montbrison : « La locomotive, dans sa course ra-
« pide, répand à profusion les germes de la vie industrielle ;
« mais, il faut bien le dire, elle porte le trouble dans les har-
 «monies de la nature; elle fait succéder le bruit au silence,
« lance des flots de fumée dans l'atmosphère transparente et
« tend à faire prédominer partout Yutile sur le beau, » et, j'a-
jouterai, sur les souvenirs archéologiques, qui sont une inutilité
pour lejmonde positiviste. On prétend que le couvent des Carmes
a éprouvé de fortes secousses, par suite des explosions qu'occa-
sionne l'enlèvement inférieur des roches granitiques. En effet,
on s'aperçoit que les voûtes à plein cintre, qui supportent la
terrasse en avant du couvent ont été consolidées par des sup-
ports en bois ; espérons que cet ancien monastère sera préservé
contre le vandalisme utilitaire, et que nous pourrons longtemps
encore admirer son pittoresque aspect! Paul SAINT-OLIVE.
      [A continuer)