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82 POÉSIE. Tu ne veux pas briser les anneaux de ta gloire, Ni qu'on lise, étonné, dans ta sublime histoire : « De ce chapitre altier, blasonné du griffon, . « Le chef, un jour, trouva trop long son.diocèse. » Tu voilerais ta face, auguste Lyonnaise, De .honte et de douleur rugirait ton Lion. Poètes qui cherchez les titres de noblesse Du vieux tronc qui se penche, ou du mur qui s'affaisse, Qui recueillez les pleurs, le rayon, le soupir Que chaque flot qui passe amène sur la grève, Voyez sur ce parvis ce géant qui s'élève : Onze siècles ont vu son sommet resplendir. Onze siècles passés sous l'éclair, sous l'orage, Ont bravé des méchants l'inexorable rage Contre tout ce qui prie et regarde les cieux. Barde à la lyre d'or, chante sous la bannière De ces héros de paix, d'amour et de lumière Que la féconde foi rendait si radieux. Laisse passer sur la rafale, Le nom fameux du conquérant ; Incline-toi sur cette dalle D'où s'exhale un souffle puissant. Ici, rayonne un divin phare ; Ici, l'on ceignit la tiare. Et des lévites étaient rois ; Et les canons de deux conciles, Bravant les tempêtes civiles, A tout chrétien donnaient des lois. Ici, vint s'abriter la cendre Du héros vaincu de Tunis.; On dit qu'alors on vit descendre Un ange couronné de lis; Triomphe, heureuse métropole, Sous cette royale auréole ! Invoque encor le roi martyr ' Pour qu'il apaise la colère Du Dieu bon, mais juste et sévère Qui renversa Sion et Tyr. Si la pourpre de tes fiers comtes Souleva de sombres courroux, Si leur puissance' eut des mécomptes, La foi, l'honneur planaient sur tous. Gloire à toi ! noble de Chavanne Qui fonda ce célèbre arcane De parfums, de grâce et d'amour D'où la Vierge toujours protège