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                          UNE NOCE.                          513
seul malheur irréparable ; mais Dieu me l'épargnera, je l'es-
père.
  — Tout peut donc encore se réparer ? demanda M. Gi-
rard. Que s'est-il donc passé? N'est-ce pas là une brouille d'a-
moureux ?
                                            *
   — Non, cher père; il faut à Frédéric une femme tout
autre que je ne le suis, et notre séparation lui coûtera, je le
crois, une blessure d'amour-propre impossible à guérir.
Quant à moi, je préfère, quels que soient les sentiments de
mon cœur, passer auprès de vous une vie solitaire que de sa-
criQer vos habitudes et renoncer à être pour quelque chose
dans votre bonheur. Vous vous êtes voué avec abnégation à
votre fille, au lieu de vous remarier autrefois, comme vous
l'auriez pu et comme on vous pressait de le faire, souffrez que
je me donne à vous.
    — Ma fille ! quelle triste existence lu te prépares ! Non,
je ne puis accepter ce sacrifice ; il me faudrait trop d'égoïsme,
et je garde un espoir.
    — Lequel ? dit-elle faiblement.
    — Le seul qui ne trompe pas : l'espoir en Dieu. Dieu sait,
 quand il lui plaît, nous faire trouver une source de joie là
 où nous avions cru trouver le malheur.
                                           S. BLANDY.