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                   UNE NOCE
                                 DANS


   UN VILLAGE DU MAÇONNAIS
                               (FIN)   (1).




                                VIII.

   Ils marchèrent tous deux silencieusement dans le sentier
qui conduit à Sainte-Marthe; Louise avait mis sur sa tête un
chapeau de paille qui projetait son ombre sur le haut de sa
figure, tandis que les derniers rayons du soleil égayaient de
leurs clairs sillons zébrés par le feuillage des acacias, sa bou-
che pâlie par une émotion intérieure, et son menton au con-
tour ferme, dans lequel se révélait en lignes solides et gra-
cieuses une volonté ignorante de toute irrésolution. Frédéric,
tout en marchant, la regardait à la dérobée et n'osait inter-
rompre un silence, plein, des deux côtés, des réflexions les
 plus sérieuses; le jeune homme, en effet, n'avait que trop
 compris le petit apologue auquel sa cousine l'avait fait collabo-
 rer ; enfin ne pouvant supporter plus longtemps son incertitude
 et ne voulant pas davantage paraître avoir fait son profit
 de la moralité si nettement formalisée par Louise, il lui dit:
    — Batiste est venu mal à propos nous interrompre, et je
 porte maintenant la peine de ma distraction, puisque vous
 ne pensez plus à m'expliquer la petite fable de tout à l'heure.
    — Non, dil-elle, vous savez que j'ai renoncé à vous la

   (1) Voir les dernières livraisons de la Revue du Lyonnais.
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