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468                     ' JEHAN PERRÉÂL.

 suffisantes du côté de la Savoie et de la Suisse pour protéger
cette ville, de la Saône'au Rhône et de la porte de Vaise à celle
deSainl-Glair. Louis Xlldonna l'ordre d'abattre le bourg Saint-
Vincent, dans le but de construire, sur son emplacement, de
fortes murailles susceptibles de soutenir un long siège. Les
magistrats de Lyon tenaient plus au bourg Saint-Vincent Irès-
populeux, qu'aux nouveaux remparts dont on s'était passé
jusqu'alors. Ils prévoyaient de nouveaux impôts à supporter
pour les frais d'établissement, pour ceux d'entretien el de
garde. Ils adressèrent leurs remontrances au roi, sur le dom-
mage qu'ils allaient éprouver par la suppression d'une aussi
grande étendue de terrain. Louis XII ne les accueillit pas.
L'inquiétude était grande lorsque Jehan de Paris, alors en
Cour, obtint du monarque, a force d'observations fondées sur
l'art, que le faubourg Saint-Vincent serait épargné.
    D'après lui, les fortifications projetées, au lieu d'être con-
struites a la porte et le long des fossés de la Lanterne, seraient
plus avantageusement établies au nord de la ville, en cou-
ronnant la montagne Saint-Sébastien.
   Cet avis était effectivement plus conforme aux règles de
l'art milKaire; la situation de celle défense sur un point cul-
minant, d'un accès facile, dénotait l'habileté de notre artiste
comme ingénieur.
   Louis XII, dont l'esprit se trouvait favorablement préparé
par les efforts de son peintre, finit par se rendre aux raisons
données par l'administration Consulaire de Lyon. Ce prince
envoya des lettres patentes qui nommaient Perrêal surveil-
lant des nouvelles fortifications, sous les ordres du Gou-
verneur Jacques de ïrivulce. Perréal traça les plans, depuis
la rive gauche de la rivière de Saône, montant le plateau de la
Croix-Rousse, enfermant toute la colline Saint-Sébastien, et
venant finir sur la rive droite du Riiône, tels qu'ils ont été
exécutés dans la suite.