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                              JEHAN PERRËAL.                                449

   Cependant, le temps n'a pas permis que ces noms fus-
sent éternellement ensevelis dans l'oubli ; ils ont été procla-
més, en 1838, d'une manière fortuite, à la suite d'une dé-
couverte faite par M. Le Glay, archiviste du département
du Nord, qui les publia dans ses Analectes historiques. Ils
furent cités dans plusieurs documents extraits des anciennes
archives de Flandres, pendant le gouvernement de Margue-


en 1840, une notice intéressante sur André Colomban, comme principal
architecte de Brou. L'auteur a voulu sans doute faire hériter la ville de
Dijon du plus beau fleuron de la couronne d'un artiste habile ; mais les
renseignements donnés par M. Amanton, sur son architecte et sur Brou,
sont aussi invraisemblables l'un que l'autre.
   D'après lui, l'ouverture des fondations fui commencée en 1506 et ter-
minée à la fin de cette année. La pose de la première pierre aurait eu
lieu le 2 janvier 1507. Dix-sept mois après, en mai 1508, les fondations de
l'église étaient à fleur de terre, etc., etc. Ces renseignements sont inexacts.
   Quant à la participation de Me Colomban aux travaux, nous avouons
 notre incrédulité : d'abord, à l'endroit de sa disparition subite de l'ate-
lier, dans le temps où il y était le pJus nécessaire. Sou remplacement par
Philippe de Chartres, en 1518, lorsqu'on sait que Van-Boghem n'a pas
quitté l'œuvre depuis 1513 ; le retour insolite de Colomban au milieu des
ouvriers en 1519, alors que le même Van-Boghem a conduit les travaux
jusqu'à leur achèvement, en 1532 ou 1536.
   Enfin, tout, jusqu'à sa coopération à la coupe et à la pose des pierres,
quoiqu'il fût devenu complètement aveugle, et sa mort au milieu des religieux
dont il aurait pris la robe , tous ces faits sont très-contestables, et semblent
en faire un personnage imaginaire. S'il a existé, et qu'il fût moine, on
pourrait conclure que l'architecte Colomban a consulté les plans qu'il
avait réussi à se procurer après le départ de Perréal, et qu'il les a fait
passer comme siens. Après sa mort, sa confrérie lui aurait attribué, par ses
écrits infidèles, une gloire usurpée dont l'éclat devait rejaillir sur elle, en
donnant au moine Colomban des talents et un caractère merveilleux tenant
de la protection du ciel.
  L'histoire doit faire justice d'une fable qui ne peut plus captiver
l'attention.