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442                        POÉSIE.
       « Jamais la branche constellée
       Des fines perles du matin ,
       Non plus que la voûte étoilée ,
       N'ont charmé ton regard éteint.

       « Tu ne sais pas combien de choses
       Ton pied écrase étourdiment,
       Qu'il est des nids, qu'il est des roses,
       Et qu'en cela tout est charmant.

        « Et si des voix intérieures
        A ton âme parlent tout bas,
      - Ce n'est que pour compter les heures
        Qui te séparent du trépas. »

       Et, pris d'une tristesse étrange
       Pour le pauvre être abandonné ,
       Je demandais pourquoi cet ange
       Seul et misérable était né.

       Lorsque, d'une voix ingénue,
       L'enfant s'écria : « La voilà !
       « Elle m'annonce sa venue ;
       « Oui, c'est ma mère, elle est bien là !

       «   Elle sourit, puis elle pleure ;
       «   Ses bras s'entr'ouvrent... Je l'entends...
       «   Elle me dit : Encore une heure !
       «   Oh! je n'attendrai pas longtemps ! »

       Lors je compris qu'il est dans l'âme
       Un Å“il secret, profond et beau
       L'aveugle voyait une flamme
       Jusques dans la nuit du tombeau !

                                     LÉON GONTIEK