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426              FERDINAND DE LA MONCE.

 dant, cette œuvre est celle d'un grand génie ; on y trouve
des proportions si heureuses, des formes si justement
choisies, une variété dans les masses si pittoresquement
distribuée, que l'on reste ébloui par le riche aspect de
cet édifice, cependant si simple de détail; enfin, les dis-
positions générales adoptées sont si largement comprises
qu'après deux siècles et plus, et malgré ce besoin de
bien-être que toutes les classes de la société éprouvent
aujourd'hui, les malades trouvent encore, dans ce vieux
monument, par un service commodément disposé, des
secours d'autant plus nombreux et plus rapides qu'ils
sont plus facilement distribués. La grandeur des bâti-
ments et le luxe de propreté des vastes infirmeries ap-
portent aux malheureux l'oubli momentané de la mi-
sère.
   Mais l'entrée de cet hôpital, établi dans un quartier
aussi malsain que malpropre, car avant ces constructions
très-importantes, les rues étaient sales et puantes comme
l'étaient à cette époque toutes les parties de la ville oc-
cupées par les classes les plus pauvres de la population
lyonnaise, se trouvait, dans son ancien état, peu digne
du nouveau monument auquel elle conduisait.
   La rectification de cette portion de la ville, commen-
cée par l'établissement d'une boucherie publique, élevée
par les soins et avec les deniers des plus nobles citoyens
de Lyon, et que Claude de Rubys dit être « une des plus
 « belles boucheries qui se voye en aucune bonne ville de
 « France, » se continuait, après l'achèvement de l'Hô-
pital, par la réédification de son église terminée en 1650,
et dont le cardinal Alphonse de Richelieu, en 1637, posa
 et bénit la pierre angulaire. En outre, la construction