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362                              POÉSIE.



                                  IV.
           L'aïeule dit : « Je n'irai pas
           « Demain à la fête où mes pas,
           « Déjà chancelants, n'ont que faire.
           « C'est moi qui soigne le dîner,
           « Moi, travailleuse mercenaire,
           N Qui file sans me promener. »
           — Écoutez l'éclat du tonnerre ! —

                                  V.
           La bisaïeule dit enfin :
           « La vie a dépassé ma faim.
           « Au poids des ans mon cœur succombe
           « Sans que rien puisse l'affoler.
           « C'est, au lieu de fête, à la tombe
           « Que demain je voudrais aller. »
           — Oh! ciel ! la foudre brille et tombe !... —

                                  VI.
           Elles n'entendent plus ; leurs voix,
           Leurs yeux s'éteignent à la fois.
           Le tonnerre a frappé leur tête
           D'un même coup, en étouffant,
           Sous les éclats de la tempête,
           La mère, l'aïeule et l'enfant!...
           — Et demain ce sera la fête ! — (1)
                                                  Sylvain BLOT.


  (1) Cette pièce est, extraite d'un livre de chants populaires étrangers
imités lyriquement par l'auteur.,