page suivante »
JEHAN PERRÉAL. 339 de Sainl-Prietz, Nicolas Leclerc, Guillaume Bayotte, Claude Guynet, Jacques de la Forest, Gauthier et Gouvin Navarre. Nous avons dit que Perréal obtint du roi l'autorisation de visiter l'Ilalie. Hors de la présence du souverain, ce ne pouvait être qu'avec la qualité d'artiste, et nous avons la certitude, quelque soit le silence des documents historiques à ce sujet, qu'il profila de sa liberté momentanée pour chercher les plus belles inspirations de son art (1). Et pouvait-il en être autrement? un talent comme le sien devait-il rester stationnaire à une époque de transition, de révolution dans les arts ? Il avait dû sentir le besoin d'appro- fondir les ressources de son génie ; ce n'est qu'en parcou- rant les villes d'Italie qu'il pouvait s'inspirer le mieux des œuvres de Tilien, des Carraches, de Bramante, de Léonard de Vinci , œuvres admirables dont l'influence a régénéré l'art français, sous le double rapport de la grandeur et de la majesté dans l'imitation de la nature et dans la richesse du coloris. Jehan de Paris, vivant à l'époque de la Renaissance, a-t-il pu en être spectateur indifférent? non sans doute. Il s'est fait acteur dévoué, et après avoir puisé, en France, ses pre- mières inspirations aux mêmes sources que celles de Jehan Goujon et de Poussin, il eut l'avantage de voir l'Ilalie, de parcourir ce pays avec toute liberté, en conquérant, si l'on peut s'exprimer ainsi, afin d'y trouver l'occasion de com- parer ses éludes avec celles des maîtres de Milan, de Naples, de Florence et de Rome, et de revenir ensuite dans son pays natal, pour faire une savante application de ses connaissances acquises. Nous le verrons bientôt à l'œuvre. (1) On peut lire, dans la préface de l'histoire des peintres, par M. Charles Blanc (école fiançaise), que Jclian Perréal, dit de Paris,peintre d'histoire, peignit en Italie, les marches, les combats, les triomphes de l'armée française.