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310 BIOGRAPHIE DU DOCTEUR vie, un singulier contraste avec la vigueur de son intel- ligence. Miraculeusement sauvé, mais dénué de ressources, puisque ses biens avaient été confisqués, et compromis aux yeux de la royauté, il vint, en 1799, demander à la France un refuge hospitalier. III Sa trentième année venait de sonner : âge viril où l'action succède aux rêves. Marseille fut sa première étape; Lyon fut sa seconde C'était là que Sébastien des Guidi devait recueillir le fruit de ses jeunes labeurs, cette semence précoce dont l'adolescence comprend si peu l'utilité, et qui plante ce- pendant au sentier de la vie les plus sûrs jalons destinés à nous guider dans l'avenir. Le clocher de Fourvières, cet édifice tout lyonnais qui, en 1792, avait été vendu comme propriété nationale, et transformé, par une dame Besson, en chambres garnies, lui servit d'abord d'asile. Il y fut envoyé militairement en sa qualité de réfugié, conjointement avec un Calabrais. Sa figure angélique, son esprit rare et son air mal- heureux, intéressèrent sapropriétairedontle frère lepré- senta à M. Vingtrinier, négociant de la ville de Lyon, qui le reçut à son foyer. Par cette famille, la première qu'un heureux hasard lui fit connaître, il se trouva bientôt en rapport avec celle des docteurs Buytouzac et Parât; son amabilité fit le reste. On lui procura des élèves et il débuta par quelques répétitions ; puis ses talents et sa solide instruction ayant