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296                             ALEXIA.

miers du fait d'infidélité et de fausseté. Sans eux nous n'au-
rions pas une ligne de César, pas un mot de Plutarque
Tenez, c'est quelque moine de Besançon, quelque faussaire
du camp opposé qui a arrangé le texte si formel de Dion
Cassius (1). Dion n'était pas dans le cas de se mettre ainsi
en opposition avec César. Et dusse je, à mon tour, me voir
houspillé comme le père Herric l'a élé par MM. Delacroix,
Desjardins cl Quicherat {2), je maintiens que cette idée est
aussi autorisée que votre affirmation ; que mon opinion a cet
égard vaut celle des hommes du Doubs; et que ma déduc-
tion est aussi rigoureuse que la leur.
   Les moines passés, présents et futurs pourront se con-
soler aisément. Pour moi, je veux me donner le plaisir de
reproduire ici les lignes suivantes, écrites récemment par un
écrivain jeune et distingué, engagé dans la ligue de la vraie
décentralisation intellectuelle, et qui vient de révéler au
monde, avec une science et une distinction merveilleuses,
les Trésors d'art de la Provence (_3).
   '<• On se soucie peu des actions d'un moine du Xe siècle.
 * On oublie trop facilement qu'à une époque où la force bru-
 <
« taie était souveraine maîtresse et où l'ignorance engen-
« drait les plus fortes erreurs, c'étaient des moines qui
« gardaient en dépôt les chefs-d'œuvre littéraires de l'an-
« tiquité, qui couvraient le monde de ces splendides basili-
« ques, objet de notre étonnement et de notre admiration,
« qui nourrissaient les pauvres, qui défendaient les faibles,

  (1) « Ycrcingétonx surprit dans le pays des Séquanais le général ro-
« main qui allait leur porter secours (aux Allobrogcsj. »
  Cité dans Alesia, p. 164, col. t.-Dion et celui qui le cite ne sont pas
de l'avis de celui qui met César à la recherche de Vcrcingétorix.
  (2) P. 165, col. 1.
   (3) Trésors d'art de la Provence, exposes à Marseille en 1861. Tableau
de toutes les écoles, par Marius Cliaumclin, in-8, Paris, chez Didion.