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248                        BIBLIOGRAPHIE.

   Dans cette retraite, où il avait amené six dignitaires, gentils-
hommes âgés et choisis parmi ceux qui avaient été ses conseillers
dans les affaires les plus importantes de son règne. Amédée con-
tinua une vie active, et s'il fondait l'Ordre naissant de St-Lazare,^
il prit part aux questions les plus importantes du gouvernement
de l'état que dirigeait son fils Louis, créé prince du Piémont et
investi des pouvoirs de lieutenant-général ; il avait entendu e x -
pressément garder jusqu'à sa mort toute l'administration.
   Les nouveaux religieux n'avaient pas fait vœu de se nourrir de
racines et d'eau claire, dit M. Lecoy ; il n'est pas surprenant que
les meilleurs mets leur fussent réservés. C'est à Ripaille que se
célébra le mariage d'Aimée de Montferrat avec Lusignan, roi de
Chypre. Il y avait là un concours ordinaire de grands personnages,
et les jours s'écoulaient dans un loisir occupé.
   La politique exclut donc toute idée des plaisirs voluptueux dont
parle Voltaire et détruit le sens désavantageux attaché au mot de
ripaille.
  M. Lecoy donne les détails les plus circonstanciés et inédits
sur cette localité qui a joui de tant de célébrité et qui est si déchue
de sa splendeur.
  Il trace à grands traits la vie d'Amédée VIII, qui devint pape,
abdiqua pour rétablir la concorde dans l'Eglise et revint mourir
vers ces rives admirables ; c'est le temps où les souvenirs sont les
plus intéressants.
  Puis vient l'invasion des Rer.nois ; le château est démantelé, le
port comblé; les remparts sont détruits, les deux galères brûlées!
Le prieuré de Ripailles fut offert à saint François de Sales, qui
refusa; il y transféra la chartreuse de Vallon.
   Voilà des faits et des noms d'un intérêt puissant, surtout depuis
que l'histoire de ce pays est devenue celle d'une portion de la
France.
   Ceux qui aiment les anciens souvenirs et surtout ceux qui les
rattachent à des édifices et à de splendidcs paysages liront avec
plaisir M. Lecoy et iront faire le tour de ce lac Léman, qu'il ne
faut plus nommer de Genève depuis que nous en possédons une
belle moitié.                                   L. CHARVET.