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ÉGLOGOES DE VIRGILE. 173 souri ne peut être admis dans les cieux parmi les immor- tels. «Puis,pour donner quelque fondement à leur opinion et faire parade de leur érudition, ils citent la fable de Vulcain précipité du ciel par Jupiter, bien que cet exemple ne trouve ici nulle application. » (Bertholon de PoUet, Bucoliq. de VirçjïL; T éd. Paris 1832.) On ne saurait plus vertement tancer ni condamner plus formellement nos adversaires ; mais il y a peut-être mieux encore a dire : l'abbé Desfontaines et le P. Fabre ont fait, avant Heyne, une note analogue et raisonnee comme la sienne (1). Or il y a la un grave défaut de logique; on peut leur reprocher à tous de tomber dans une pétition de prin- cipes : notez bien qu'ils tirent leur principal et même leur uni- que argument d'un texte qu'il eût fallu d'abord mettre en de- hors de tout litige ; et il est loin d'en être ainsi ! car nous verrons qu'il est fautif et doit être changé: leur argumenta- tion ne prouve donc rien, elle tombe, et leur démonstration est tout entière à refaire. Mais entrons dans quelques détails; qu'il nous^soit permis d'appliquer ici la méthode scientifique ; il y a dans ce pas- sage si controversé trois difficultés distinctes : consacrons à chacune d'elles une étude spéciale. (1) — « Bien des interprètes prétendent que ce vers, risu cognoscere matrcm, doit s'enlcndre du ris de l'enfant et non de celui de la mère. Mai?, selon cette interprétation , comment peul-on entendre raisonnablement ce qui suit : oui non risere parentes ? il s'agit donc du ris des parents et sur- tout de la mère, et non de celui de l'enfant. — Pour faire quadrer ce der- nier vers avec, ce qui précède, ils s'avisent de lire qui non risêre parentes, et ils disent que parentes est pour ad parentes, ou que parentes est au vo- catif. Une pareille explication n'est pas supportable (Desfontaines).»