page suivante »
MUSIQUE BELIGIEUSE. 153 existence des rites et du chant Lyonnais, disparut sous le flot des innovations. Les autres diocèses n'étant pas destinés à être des diocèse types, sont arrivés par des phases sans cesse renouvelées, à des perturbations plus radicales , au- près desquelles les changements de Lyon pourraient passer pour de l'immobilité. On ne peut nier cette tendance géné- rale à rejeter le passé et a adopter les modes contemporai- nes. Il n'y a donc plus qu'à en examiner la portée et les conséquences. Tandis que dans quelques églises, on entre à pleines voi- les dans l'art profane, il s'élève en des points isolés certai- nes lueurs de consolation. Des esprits d'élite cherchent a réagir contre le paganisme envahissant ; des compositeurs. sérieux,"rompus h la science harmonique et chrétienne avant tout, ont laissé sans bruit les réminiscences du théâtre. En se maintenant dans la tonacite moderne et en conservant l'orgue comme accompagnateur et soutien des voix, ils ont usé très-sobrement des attractions qui résultent des disson- nances et donnen! à la musique le caractère des passions humaines. Ils ont recherché les successions calmes et reli- gieuses des accords consonnants. Pour le rhythme, ils l'ont abandonné, parce que'la carrure symétrique et le dévelop - pement obligé de la période musicale étaient tout aussi in- compatibles avec les paroles d'une messe ou d'une simple prière que les artifices les plus ingénieux du contre-point figuré et de l'orchestration. Ils sont revenus a cette loi du bon sens, que dans un office religieux, le chant n'étant ni le but, ni le moyen principal d'édification, ne devait con- sister, sauf de rares exceptions, qu'en une sorte de déclama- tion accentuée, méthodique, expressive, mais dégagée de la servitude d'un rhythme régulier. Ils ont fait du plain-chant dans la tonacite moderne. Ce fait n'est pas sans imporlance; il indique un changement complet de direction et pourra re- 11 \