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CHATEAUNEUF-DE-ROCHEBONNE. 39 Cette même année fut posée la première pierre de l'église des Chartreux, dont la construction ne fut achevée qu'en 1748 ; toutefois la façade reste encore à faire. En 1735, M. de Rochebonne fit la translation d'une partie du chef de saint Irénée dans le séminaire qu'avait fondé Camille de Neufville, et qui, par une ordonnance royale du 12 août 1738, fut agrégé à l'Université de Valence en Dauphiné. Un de nos célèbres missionnaires, le P. Bridaine, vint prêcher, celle même année, le carême à Lyon. Voici en quels termes en a parlé l'auteur d'un Journal, manuscrit que possède M. Morel de Voleine : « Il reste quelquefois « trois heures de suite en chaire, il tempête, il tonne, il « s'agite, il déchire son surplis et damne tout le monde. Le « peuple le court; aussi n'est-il bon que pour le peuple. Il « faut avouer néanmoins que les personnes de ce caractère « sont utiles à la Religion, et que l'Etat a intérêt d'en avoir « toujours un qui soit pensionné du roi...,. » L'année suivante, en creusant pour faire les fondations d'une chapelle que l'on devait bâtir sur les ruines de l'an- cienne église des Macchabées, on découvrit, parmi d'autres tombeaux antiques, celui d'un tribun militaire, Flavius Florentius, dans lequel on trouva quelques ossements. Le peuple qui crut que c'étaient ceux d'un martyr, se prit d'une grande vénération pour ces reliques, et s'imagina qu'elles opéraient des miracles. M. de Rochebonne, pour mettre un terme à cette superstition, lança, le 11 décembre 1736, un mandement, qui a été reproduit dans le tome 13 des archives du Rhône, et fit murer la porte de la chapelle avec défense d'en continuer la construction. Valfray, 1134. in-12, sans nom d'auteur. Voyez aussi le Catal. de la B. Coste, n° 1901 et suivants, et mes Documents sur Lyon au 24 juin 1666,